Cheveux dans le vent, larges yeux rivés sur l’horizon, oreilles grandes ouvertes au son des vagues, narines chatouillées par les odeurs routières, et neurones concentrés sur les phrases compliquées des passionnés qui partagent leurs secrets. « Tous sens éveillés » est ma manière de profiter du voyage. Je suis sur les routes depuis 2 semaines, m’arrêtant 3 jours par-ci, puis le lendemain 300km plus loin. Ca me plait, je reste ; ça ne me plait pas, j’harnache ma moto et pars à la découverte d’autres contrées. Un bonheur à l’état pur 🙂
J’ai quitté la ville colorée de Valparaiso pour m’enfoncer dans des terres sèches et arides en direction du Nord. Ce n’est que le début du désert… Du fait d’un taux d’humidité extrêmement bas, d’un climat la plupart du temps clément, et d’une altitude assez élevée, cette zone est idéale pour observer le ciel et ses étoiles. La voie lactée se dessine sous nos yeux, d’autres galaxies (celles de Magellan dit-on) se confondent avec nos nuages, et toutes les combinaisons de constellations sont possibles tellement les étoiles visibles sont nombreuses. On en prend plein la vue !
Grâce à un cousin bienveillant et attentionné, je fus parachutée pendant 2 jours dans un milieu scientifique de pointe : l’astronomie. A l’Observatoire de Paranal, des ingénieurs manipulent des télescopes gigantesques de 8m de diamètre chaque nuit pour flasher le ciel sous toutes ses coutures. C’est un lieu unique où les maîtres de la science optique calibrent des machines d’observation d’étoiles, planètes, exo-planètes et autres corps célestes. Sur ce site, tout est conçu pour que chaque ingénieur puisse appliquer son génie aux défis de l’étude du ciel. Et de cette stimulation intellectuelle naissent des techniques parfois rocambolesques pour fournir des résultats précis. Par exemple, la méthode de mesure répondant au doux nom d’interférométrie consiste à superposer les images de plusieurs télescopes orientés vers le même objet, pour éliminer les vibrations atmosphériques qui biaisent l’observation et obtenir des dimensions exactes. Avec un jeu de miroir, la lumière est renvoyée de salle en salle, passe dans un tunnel et atterrit au labo, où astronomes et opticiens opèrent pour rassembler les données des télescopes et livrer l’image la plus authentique possible de l’étoile. Sur la colline d’en face, la communauté scientifique a initié le projet de construire un Extremely Large Telescope de 39m de diamètre, pour observer encore plus loin et encore plus précisément ; projet démesurément fou sur lequel planche mon cousin Stéphane, passionné, amoureux des défis et spécialiste de l’alignement.
Cette semaine, j’ai aussi eu la chance de pouvoir m’aligner avec les vagues… Une plage, du soleil, un océan mouvementé, une planche et une combi, c’est tout ce qu’il faut pour surfer sur l’eau. A plat ventre sur sa planche, on ne pense qu’à une chose : lire les vagues et prendre la bonne. Une fois emporté par l’élue, on pagaye pagaye pagaye, et (théoriquement) on saute sur ses 2 pieds et glisse jusqu’aux rochers. Même s’il reste quelques progrès à réaliser, à Bahia Inglesa je me suis initiée à un sport passionnant et relaxant, que je réitérerai certainement sur les planches d’Hossegor !
Dans la famille Otarie, j’ai demandé… tout l’arbre généalogique s’il vous plaît ! Sur l’île déserte de Chañaral, je suis tombée sur un rassemblement d’otaries braillant, sautant, pêchant, bronzant, qui s’étalaient sur des kilomètres de rochers. Cette scène spectaculaire d’animaux rigolos et sociaux vient compléter ma série de rencontres avec des animaux impressionnants. En pleines explications du guide déclinant toutes les espèces marines que l’on peut croiser dans le secteur, une baleine (pouvant atteindre 27m de long…) est remontée lentement à la surface de l’eau à quelques mètres du bateau. Tout le monde s’est arrêté de respirer, statufiés par un frisson intense, ces 3 secondes d’apparition m’ont paru une éternité, un « wahooo » général s’est élevé, la baleine est redescendue… puis le bateau s’est lancé dans une course-poursuite pour tenter de la revoir d’aussi près. Mais, bien cachée et connaissant son milieu naturel mieux que quiconque, elle fut impossible à rattraper.
Rouler aux 4 vents, c’est nager dans le bonheur de la découverte du monde et de l’aventure vagabonde. Où je veux – quand je veux, je peux visiter tous les lieux, m’allonger sur toutes les plages, grimper tous les monts, goûter toutes les eaux, regarder toutes les étoiles, admirer tous les couchers de soleil… Mon voyage est désormais sans limites géographiques, et j’en profite pour me faire plaisir !
Tes images toujours aussi plaisantes et celles de ton cousin sont… magiques…
Merci pour tout ça et merci pour le rêve….
Enjoy your trip
Bisous Lisa
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Ping : T02. Episodio #2: Valpo-Antofa, los pies en el agua, la cabeza en las estrellas – Globe Bikeuse
Ton récit de voyage nous offre toujours de nouveaux horizons.
Profite du mieux que tu peux.
Bises. JP , F .
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