Plus je voyage, plus je prends conscience que la difficulté de l’action « partir à l’aventure » ne réside pas dans le fait que ce soit une aventure, mais uniquement dans le fait de partir. Peu importe que ce soit pour un voyage, un entretien d’embauche, une journée de travail ou des retrouvailles, l’épreuve va se loger dans le changement de situation. Partir implique tacitement un abandon de nos repères, puis une prise de risque nous conduisant à l’aveugle vers l’inconnu.
Dans le cas présent, l’étape du départ pour l’Amérique du Sud s’est déroulée le jour de mes 24 ans. C’était déstabilisant de quitter tout ce et tous ceux qui m’entourent en France, et vertigineux de me tourner vers un avenir dont je ne connais ni l’issue ni la suite. Ces sentiments se sont ajoutés aux émotions d’anniversaire, le cocktail en fut explosif ! Fort heureusement, tous ces doutes se sont rapidement dissipés, rattrapés par la beauté de l’aventure et les heureux imprévus du voyage… Une fois partie, il n’y a plus d’autres choix que de vivre l’aventure, alors autant la vivre bien.
Aussitôt dit aussitôt fait, cet état d’esprit s’est appliqué dès le trajet en avion, où j’ai eu droit à une vague de soutien, d’encouragement et de souhait de bonheur de la part de tout l’équipage, qui a rendu cette journée d’anniversaire exceptionnelle et ce départ en road trip grandiose ! Ainsi, je me suis retrouvée dans le cockpit de l’avion à philosopher avec les pilotes tout en sirotant une coupe de champagne ! Un moment magique 😀
Piloter un avion n’est pas si compliqué aujourd’hui, car le circuit électronique est réglé de manière à prévenir toute éventuelle panne du système. Le rôle du pilote sera de surveiller le bon déroulement du vol ; et en cas de pépin être réactif pour trouver un plan B. Polyvalence et anticipation sont les maîtres-mots de ce métier.
Fêter son anniversaire sur « la plus belle terrasse du monde » le jour du départ pour un road trip moto tombait à pic ! Inspirée, je me suis dit que moi aussi j’allais bientôt piloter (une moto), et que moi aussi je devrais faire preuve de polyvalence, tout anticiper et être réactive en cas de pépin.
Instruite, rassurée et amusée, je me suis ensuite paisiblement endormie pour pouvoir attaquer ma première journée outre-Atlantique à São Paulo. Cette dernière n’a pas été des moindres ! Les Brésiliens m’ont de suite mise dans l’ambiance chaleureuse de leur culture…
N’ayant que des euros en poche et ne voulant pas échanger ma monnaie pour 50% de commission au bureau de change de l’aéroport, je me suis avancée vers le chauffeur de bus en espérant négocier mon ticket en euro… Une fois mon offre déclinée (il y avait peu d’espoir), sont apparus Agatha et Tiago, un couple de voyageurs, mes premiers interlocuteurs brésiliens devenus aujourd’hui mes amis, qui ont spontanément proposé de payer mon ticket de bus en réal. Incroyable ! On ne se connaît ni d’Adam ni d’Eve, mais ces gens n’hésitent pas à sortir leurs sous pour me permettre d’avancer. Et la suite s’est déroulée dans la même ambiance.
Chaleureux, généreux, prêts à donner un coup de pouce ; dans la rue, dans les transports, dans les restos, ces habitants de São Paulo ont l’air de bien m’adopter.
Bienvenue au Brésil !
Quel plaisir de te lire enfin….
‘Envie de lire la suite….
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